2-Utilité du kiri kaeshi ?

2019-2020, Le Kendo
Nicolas pris pour cible par un indien (flèche jaune)

De la part de Nicolas : Même si j’ai peu de pratique et de culture du kendo, j’ai essayé de jouer le jeu et de répondre à ta question [question proposée par notre senseï lors d’un entraînement]. J’ai conscience que cela reste sommaire.
Ainsi, cette nouvelle contribution a été l’occasion de montrer que notre club laisse la parole à tous et tente de libérer la recherche personnelle de chacun. Celle de Nicolas a le grand mérite d’offrir la connaissance du ressenti d’un kyusha. Et ça peu le mettent en avant ! Nous l’en remercions et il ne faudra émettre aucune critique quant à la rédaction de cet article car il fallait … oser se prêter au jeu de l’écriture basé sur une réelle réflexion. Bravo, Nicolas !!!

Les mots de Nicolas

Étymologie

Étant nouveau dans la discipline, ma réflexion s’est tout naturellement porté vers la signification du KIRI KAESHI.
Pour bien comprendre son utilité, il est selon moi important de connaitre son fondement, en japonais les mots ayant un sens souvent plus profond.
KIRI = coupe et KAESHII = renverser
La première chose qui me frappe c’est la simplicité du nom d’un exercice et pourtant je le trouve difficile dans son exécution moi qui n’est que quelques mois de pratique.
L’exercice se décompose 3 phases qui seront répétées 2 fois et terminées par un grand SHO MEN en avançant :
• 1 SHO MEN
• 4 SAYU MEN en avançant
• 5 SAYU MEN en reculant

La pratique

Moi qui commence le Kendo ayant fait du judo pendant de longues années, le 1er intérêt que j’y vois c’est celui de la pratique.
Comme tout art martial, celui-ci se perfectionne avec la pratique, ne dit-on pas que la base de l’enseignement c’est la répétition, plus le Kendoka pratiquera son art plus l’exercice du kirikaeshi sera le reflet de ses progrès dans la voie du sabre (KENDO).
Un Kendoka qui s’exerce avec attention de manière régulière et dans l’écoute de ses senpaï verra son kirikaeshi évoluer selon sa propre voie (rapidité, maitrise. précision du geste).
On peut donc dire que si on se borne à une logique d’enseignement d’un art martial, mettre à l’épreuve l’élève sur une série de frappe permettra de voir à quel point il a pris au sérieux son entrainement.
L’élève a-t-il la bonne distance, est-il précis dans son kiri (sa coupe), sa frappe est-elle franche, puissante ?
Tout comme le calligraphe qui, à force de pratique, sera capable des plus belles arabesques au pinceau, le kirikaeshi sera le reflet de la maîtrise du Kendo par la pratiquant.
Bien évidement l’exercice est éprouvant physiquement car couplé au kiaï il force un travail cardio-respiratoire important et rend l’exercice pour le novice que je suis, difficile dans son enchaînement.

La voie

Le Kendo est littéralement la voie du sabre, c’est le chemin que nous devons emprunter pour maitriser le sabre.
Le kirikaeshi au-delà de son aspect sur la pratique, pourra démontrer aux observateurs aguerris, où en est le pratiquant dans sa maîtrise de la voie
• La sérénité, le vide : le pratiquant exécute-t-il son exercice sans contraintes, ses mouvements sont-ils fluides ?
• Le respect : a t-il une attitude digne ? le kirikaeshi se pratique à deux dont le motodashi qui reçoit la frappe, accepte la défaite pour permettre au uchidashi de s’exercer.
• La combativité : le uchidashi montre t-il son envie d’attaquer son adversaire, il ne s’agit pas d’un exercice de style mais bien d’une attitude guerrière capable de montrer son esprit combatif et créatif.

Conclusion

En y réfléchissant bien, le kirikaeshi est un exercice difficile, qui nécessite des années de pratique pour l’exécuter correctement, cependant il a le mérite d’être à la portée de tous et donc par sa simplicité relever le caractère de celui qui le pratique.
C’est également un exercice martial qui se pratique à deux, et l’harmonie qui se dégage dans l’exécution est un tout. Le motodashi pourra aider dans son exécution, par ses pas, son assurance, ses ouvertures…
C’est l’exercice idéal pour celui qui veux apprendre le Kendo. Plus encore pour celui qui pratique le Kendo qui devra mettre à l’épreuve et se montrer plus exigeant encore avec des années de pratique et essayer d’atteindre la perfection dans son exécution.