Le samouraï

Le Kendo, Nous rejoindre
samourai

Fortement ancré dans l’histoire de l’archipel, le samouraï ne craint ni la mort ni la souffrance pour servir son seigneur. Au fil des siècles, il a su évoluer pour devenir un symbole emblématique du Japon.

Le samouraï (侍) était un guerrier japonais au service d’un grand seigneur, le daimyo. Facilement reconnaissable avec son armure et son katana, le samouraï respecte un code d’honneur strict, le Bushido ou « la voie du guerrier ».

Saviez-vous que ce guerrier suit, depuis sa plus tendre enfance, une formation à l’art du combat qui le rend redoutable ? Pour autant, le samouraï n’est pas qu’une simple brute épaisse, il possède un côté raffiné et participe au développement de l’art japonais.

L’univers du samouraï est passionnant tant sa symbolique et son influence sont présentes dans la culture nippone. 👉 À travers cet article, vous saurez tout sur l’histoire, la formation du samouraï et son rôle dans la société japonaise.

🧐 Qu’est-ce qu’un samouraï ?

samourai

Guerriers samouraï en armure. Photographies de Kusakabe Kimbei (1880).

Littéralement, le mot samouraï signifie « celui qui sert ». C’est donc un guerrier japonais au service d’un seigneur local, le daimyō, pendant la période féodale.

A l’ère Heian, il s’agissait la plupart du temps, de paysans et d’artisans qui, en cas de guerre, combattaient sous les ordres des seigneurs auxquels ils étaient rattachés, en échange de riz 🍚. Pas très alléchant comme contrepartie ! Par ailleurs, on mesurait leur richesse à la quantité de riz (koku) qu’ils possédaient.

Au fur et à mesure, le samouraï rejoint la cour impériale pour recevoir un entraînement intensif de guerrier et devenir un combattant hors pair.

Saviez-vous qu’il existe plusieurs appellations pour distinguer les différents samouraïs ? Le rōnin, très mal considéré, étaient un guerrier sans maître qui n’appartenait à aucun clan. Le hatamoto quant à lui, était un vassal du shogun, général de guerre à la tête du pays.

⚔ Histoire : le règne du samouraï japonais

samourai du clan satsuma

Samouraï du Clan Satsuma. Photographie de Felice Beato (1868-1869).

Si les samouraïs étaient plutôt des petits paysans ou artisans à l’ère Heian, ils vont devenir l’élite guerrière avec l’apparition du shogunat. Au 12e siècle, les samouraïs montent en puissance avec les clans Minamoto et leurs opposants les Taira qui prennent progressivement le pouvoir politique jusqu’alors détenu par l’empereur et la cour à Kyoto.

La victoire de Minamoto lors de la guerre de Genpei, marque le début du shogunat de Kamakura ou bakufu, une dictature militaire ou les samouraïs contrôlent le pays. Ils bénéficient alors, d’un statut héréditaire et de privilèges sociaux accordés uniquement à l’aristocratie. Suivi du shogunat de Muromachi et de Tokugawa, ce régime dura près de 700 ans, jusqu’à la restauration de Meiji en 1868.

Durant cette époque, le port du sabre (katana) et de l’armure représente une forme de prestige très reconnue dans la culture du samouraï. Cette distinction donna naissance à un nouvel artisanat au Pays du Soleil Levant.

Pendant l’ère de Sengoku vers le 16e siècle, les samouraïs obéissent à une seule et unique loi, celle du plus fort, entraînant la terreur des habitants. Ils s’élèvent rapidement au plus haut rang et font édifier de nombreux châteaux et dojos.

A l’ère Edo, ils deviennent fonctionnaires de l’État. Loin de la barbarie du passé, c’est un nouveau samouraï bien plus sage qui apparaît.

📜 Le bushido, la voie du guerrier japonais

les sept valeurs du bushido

Comme nous l’avons déjà évoqué, le samouraï est voué à respecter un code de l’honneur, le Bushido, qui recense un ensemble de règles et de valeurs propres à sa caste. Issu du bouddhisme zen, ce code de conduite prend une importance capitale dans le destin du samouraï. Ce dernier promet fidélité, loyauté, honnêteté et bravoure.

Ainsi, le samouraï sacrifie sa vie pour son maître, rien que ça 😮 ! Et ne doit pas avoir peur de faire couler son sang… ni celui de ses adversaires. Il suit le hagakure, un ouvrage très couramment destiné aux guerriers pour le guider dans sa quête spirituelle.

🤺 Éducation du samouraï

Guerriers samourai

Jeunes guerriers samouraï. Photographie de Felice Beato (années 1800).

Avant de devenir samouraï, le jeune garçon reçoit une éducation très stricte, destinée à l’endurcir, dès son plus jeune âge. Privé très tôt des contacts familiaux, il intègre une école d’art martial où il reçoit un conditionnement spécial qui lui apprend à réprimer ses émotions et à se battre. Ainsi, il s’entraîne aux armes blanches, au sabre 🗡, aux arts guerriers, à la lutte, au tir à l’arc 🎯 et à l’équitation 🏇 tout en s’adonnant à la maîtrise de soi.

En plus de l’exercice physique, on lui enseigne la calligraphie et l’éducation religieuse afin de stimuler son esprit. Petit à petit, le samouraï apprend que l’erreur est plus préjudicieuse que la mort.

Loin d’être amusante, le samouraï mène une vie empreinte de sobriété et d’austérité pour devenir un fort combattant. Un peu traumatisant tout ça quand même, vous ne trouvez pas 😳 ?

🧘‍♀ Les femmes samouraïs

onna-bugeisha

Impératrice Jingu par Utagawa Kuniyoshi / Tomoe Gozen sur son destrier / Nakano Takeko, professeure d’arts martiaux et grande guerrière (1817-1868)

Bien qu’assez rares, les femmes samouraïs nommées onna-bugeisha peuvent, elles aussi, partir au combat pour protéger leur village, notamment lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’hommes pour défendre le territoire. Comme eux, elles apprennent l’art du combat 🤼‍♀ et l’archerie équestre, mais elles portent une autre arme : le naginata, un sabre plus court. Bah oui, il fallait quand même marquer la supériorité des hommes 😜

Parmi les figures emblématiques de femmes samouraïs, on peut citer la légendaire impératrice Jingū qui aurait conquis la Corée vers l’an 200. Plus tard, pendant la période Heian et Kamakura, certaines femmes furent même à la tête de plusieurs clans, bien qu’elles dussent probablement supporter le sexisme de l’époque. Ainsi, Tomoe Gozen, fut le plus bel exemple de femme capitaine à l’époque des Minamoto.

🏹 Les armes du samouraï

armure samourai

Samourai en armure photographié par Felice Beato / Armure de samouraï du 18eme siècle

Le samouraï porte une armure qui le protège de la tête aux pieds.

Le kabuto est un casque doté d’une visière et d’un menpo, masque moustachu censé effrayer l’ennemi. Certains nobles bushis portent 2 cornes, en signe de distinction.

Le corps est protégé par une cuirasse en mélange d’acier et de cuir, recouverte de plaques de fer, notamment au niveau des zones à risques. Les membres sont équipés de plusieurs protections conçues pour conserver une bonne mobilité lors du combat.

Parmi les armes du samouraï, on peut citer le célèbre katana 🗡, un sabre qu’il était le seul à pouvoir porter et qui représentait l’âme du guerrier. Le wakizashi, ou lame plus courte aux multiples usages et le tantô, un petit poignard qui servait notamment au hara-kiri. D’autre part, le samouraï utilisait couramment le yumi, arc japonais et le yari, la lance.

🥋 Dissolution de l’ordre des samouraïs et héritage

le dernier samourai

Personnage de Katsumoto, inspiré de l’histoire de Saigo Takamori, interprété par Ken Watanabe, dans le film Le dernier Samouraï.

A l’ère Meiji, en 1868, l’empereur reprend le pouvoir, entraînant la fin du système féodal et des privilèges des samouraïs. Un bon nombre d’entre eux rejoignent la classe noble des shizoku, afin de conserver certains avantages sociaux.

Peu à peu, les samouraïs perdent leur noblesse avec l’interdiction de porter le sabre en 1876 et la suppression de leurs rentes 💰. Certains guerriers s’orientent vers d’autres métiers alors que d’autres ne supportent pas leur nouvelle condition et se révoltent. La circonscription de 1872 visant à réformer l’armée et l’ultime rébellion de Satsuma en 1877, qui opposait le gouvernement impérial aux derniers samouraïs, marquent leur fin.

Ces anciens guerriers devinrent l’objet de folklore dans la culture japonaise, laissant en héritage une histoire pleine de bravoure, à l’image du Dernier Samouraï, le film à succès d’Edward Zwick. Ces combattants marquent les esprits des habitants de l’archipel à tout jamais. Encore aujourd’hui, le bushido et les valeurs morales des samouraïs imprègnent la société japonaise telle qu’on la connait. Cette philosophie est encore bien ancrée dans les arts martiaux japonais et dans la mentalité des anciens. Le sens du devoir et de l’honneur, très forts au Japon, puisent bien leurs racines dans l’héritage de ces héros d’autrefois.